Allora, s’hà l’abbitudine oghje di sente stu mottu arresu, « lingua corsa, lingua morta ».
Ma si pudaria risponde, cù una cria di malizia, chì « u mortu allarga u vivu ».
Alors, le corse, langue morte ?
Je vais en effet m’attacher dans un premier temps à dresser un portrait de notre langue : quelle est-elle, d’où vient-elle, pourquoi est-ce une langue ?
Puis je proposerai un diagnostic de son avenir possible. Il faut savoir que celui-ci se joue désormais le temps d’une génération, c’est-à-dire environ vingt-cinq ans : 2050 offre en effet un horizon pertinent pour expliquer comment et pourquoi on a désormais le choix entre une dynamique vertueuse du progrès linguistique ou la capitulation fataliste et délétère générée par la conviction d’une involution imparable.
Pascal Ottavi est né en 1956 à Ajaccio. Instituteur, il a participé au premier collectif enseignant qui s’est lancé dans l’enseignement bilingue, en 1985. Conseiller pédagogique puis titulaire du capes de corse, il a exercé en tant que formateur à l’IUFM. Devenu professeur à l’université de Corte, spécialiste de sociolinguistique, il a publié de nombreux articles à propos de la langue, de sa situation et de son enseignement. Militant culturel, il est aussi poète et prosateur.
